La cigarette électronique ou e-cigarette est un appareil qui génère de la vapeur qu’il soit aromatique ou non. Pour de nombreuses personnes, son utilisation est une alternative efficace pour réussir le sevrage tabagique. Seulement, est-ce une réalité ? Si oui, son utilisation est-elle sans danger ?
Arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique : des expériences prometteuses
Le ministère de la Santé britannique, par son réseau « stop smoking services », a pris en charge environ 900 personnes fumant en moyenne 15 cigarettes par jour. Divisés en deux groupes, certains ont reçu une e-cigarette et une recharge d’e-liquide et d’autres ont reçu un autre substitut de nicotine de leur choix. Après une année de traitement, 18 % des patients traités avec la cigarette électronique ont arrêté de fumer. Parmi ceux qui ont été traités avec un autre substitut de la nicotine, moins de 10 % ont donné ce résultat. Les chercheurs de l’université Queen Mary qui ont mené l’étude ont conclu alors l’efficacité de la cigarette électronique.
Plus tard, en novembre 2013, une enquête de ETINCEL-OFDT atteste que les deux tiers des utilisateurs de la cigarette électronique sont des fumeurs actuels et le tiers d’anciens fumeurs. La majorité, soit un pourcentage de 51 %, des utilisateurs de cet instrument affirment l’employer dans l’espoir d’arrêter de fumer. Elle est d’ailleurs considérée comme un complément au traitement comme la gomme à mâcher, les pastilles, les patchs et les inhalateurs. C’est pour cela que près d’un tiers des utilisateurs confirme l’efficacité de la cigarette électronique dans le cadre de la lutte contre le tabagisme. Il faut attendre donc une autre étude de 2019 pour avoir la preuve que la cigarette électronique est deux fois plus efficace que les autres méthodes de sevrage.
Comment la cigarette électronique contribue-t-elle à la lutte contre le tabagisme ?
Selon les recherches, les traitements pour le sevrage avec la cigarette électronique dépendent de trois critères. Il s’agit de :
- L’âge du patient ;
- Le niveau d’instruction ;
- Et son statut socio-économique.
Par exemple, chez les plus vieux, les traitements à base de substituts de nicotines sont plus efficaces. Chez les patients ayant une addiction élevée, la méthode la plus efficace incluait l’hypnothérapie et le coaching téléphonique. Peu importe le cas considéré, la méthode sera plus bénéfique si le patient est pris en charge assez tôt. En effet, en arrêtant de fumer, les patients évitent les risques de maladies chroniques.
Quant à la cigarette électronique, elle semble être en concurrence avec la varénicline qui est aussi très efficace. En effet, elle donne 82 % de résultat contre 95 % pour la cigarette électronique. Ce résultat est obtenu par les chercheurs de la University College London en Angleterre sur une étude menée sur 19000 fumeurs.
Utilisation de la cigarette électronique : les conséquences sur le long terme
Les utilisateurs de la cigarette électronique sont les plus nombreux à avoir arrêté de fumer. Mais ils ne sont pas les plus nombreux à avoir mis fin à leur dépendance à la nicotine. En effet, environ 8 sur 10 parmi eux utilisent encore leur cigarette électronique un an après avoir fini le sevrage. Par contre, à peine une personne sur dix conserve son substitut à la nicotine après le sevrage.
Ce résultat suscite des interrogations au sein des chercheurs. Bien que la fumée de la cigarette électronique soit moins nocive que celle du tabac, ses effets sur le long terme sont encore inconnus. Déjà sur le court terme, on note les irritations de la gorge et de la bouche.
Rappelons que la nicotine contenue dans le tabac a un fort pouvoir addictif. En moins de dix secondes, par l’effet shoot, elle atteint le cerveau. Or, certaines cigarettes contiennent de la nicotine. Il a été démontré que certaines cartouches dites à faible concentration contiennent une teneur en nicotine plus élevée que les cartouches dites à haute concentration. Désormais, l’ANSM exhorte les fabricants à ne pas dépasser 10 mg/ml de nicotine par cartouche. Cependant, ils peuvent aller jusqu’à 20 mg/ml.
Il est encore difficile de connaître avec précision la vitesse à laquelle la nicotine de la cigarette électronique atteint le cerveau et le sang. Cela rend quasi-impossible de déterminer son pouvoir addictif. À titre d’exemple, l’effet shoot de la nicotine de la cigarette dure dix secondes, pendant que les substituts de nicotinique diffusent lentement et progressivement la nicotine dans le corps. Toutefois, aucune étude n’a encore démontré que la cinétique de l’e-cigarette est proche de la cigarette ou de celle des substituts.